Pourquoi les opérations anti-éoliennes se multiplient en Sud Touraine ?

Tribunes et discours d’élus locaux ou nationaux, soutien financier de
collectivités locales auprès d’associations militantes « dites
environnementales » (c’est le cas notamment de la ville de Loches qui verse
1 500 € à l’APELTA Association pour la Protection de l’Environnement du Lochois et des Territoires Avoisinants), délibérations de conseils municipaux sans débat argumenté
et charpenté, ce dernier se contentant le plus souvent de servir le discours
contestable puisque infondé des associations anti-éoliennes sans mesurer
l’enjeu. ..
Qualifiés par certains de disgracieux, bruyants et nuisibles, les pales et hauts
mâts blancs surplombant nos campagnes ne font pas l’unanimité. Une situation
paradoxale au regard de l’enjeu de l’urgence climatique qui nécessite de
recourir à des énergies renouvelables et sans émission de CO2.

Après Draché, La Celle Saint Avant ….

à Descartes, mardi 6 juillet 2021, le conseil vote contre l’éolien par 15 voix
sur 23
On peut s’étonner et regretter la pauvreté des arguments qui ont été avancés
pour prendre une telle décision. L’un des élus craint « une dégradation du
patrimoine naturel et visuel », une autre se positionne pour représenter les
habitants de son territoire, qui dit-elle sans que la municipalité ait organisé de
sondage ou organisé une votation auprès des habitants, ne veulent pas d’une
éolienne dans leur jardin, donc il faut voter contre ; de même, le
maire de Descartes « ne veut pas d’une éolienne au milieu de la voie verte »
alors qu’elles en auraient été distantes de plus de 3km, et se satisfait de
contribuer à la production d’énergie en rappelant que la commune devrait voir
l’an prochain, les turbines du barrage hydroélectrique fonctionner .


Il est utile de préciser que le cadre d’action en matière de climat et d’énergie a
pour objectif de porter la part des énergies renouvelables à au moins 32 % en
2030
Sachant que le projet de barrage hydraulique de Descartes en
fonctionnement, devrait produire 5 GWh/an
Si nous ajoutons les projets de productions d’énergies renouvelables sur le
territoire de la CCLST qui ont fait l’objet d’une demande de permis de
construire, ils produiront :

  • Pour le projet éolien du Petit Pressigny 56 GWh/an
  • Pour le projet solaire de Preuilly sur Claise 9 GWh/an
  • Pour le projet solaire de Draché 4 GWh/an

Jusqu’à maintenant et d’après les données du diagnostic du Plan Climat Air
Énergie Territorial (PCAET) de la Communauté de Communes Loches Sud Touraine, la production d’électricité locale à
partir d’énergies renouvelables est de 17,7 GWh/an.
Les 4 projets sus nommés représentent à eux seuls plus de 4 fois l’existant,
c’est à dire 74 GWh/an, le seul projet éolien du Petit Pressigny représentant à
lui seul 61% de cet ensemble.
Toujours en se référant aux données du PCAET de la CCLST, quand ces 4
projets seront productifs et en prenant en compte la production d’électricité
renouvelable actuelle, l’ensemble pourvoira à 28% de la consommation
électrique de notre territoire contre 5,4 % actuellement.


Pendant ce temps, les associations qui se disent environnementales »
mobilisées auprès de sites potentiels, font fleurir des panneaux en bords de
routes martelant le slogan « imparable et argumenté » :
« NON AUX EOLIENNES »
Et après … Que sommes-nous prêts à accepter ?

Quelle production d’énergie renouvelable ne présente aucun inconvénient ?
Qu’il s’agisse d’éolien, de solaire, mais aussi de méthanisation, ou même de
géothermie … chacune d’entre elles compte ses détracteurs, dès lors qu’un
projet se profile dans notre voisinage.
Le développement des énergies renouvelables en France et dans le monde
semble donc se caractériser par le paradoxe propre à nombre de mutations
technologiques et industrielles : si le principe et le bien fondé d’énergies
décarbonées, produisant des MWh électriques à prix de marché et ne
générant pas de déchets, semble admis par nos concitoyens, une
opposition radicale et multi-factorielle, portée par une minorité de
personnes, dont des décideurs publics de premier plan, empêche
aujourd’hui l’atteinte des objectifs fixés par le législateur.