Pourquoi est-il si difficile de parler de l’éolien en Sud Touraine ?
Dans d’autres départements, proches du nôtre, des collectivités, des syndicats d’énergie, des citoyens sont parties-prenantes dans des projets de développement éolien.
Contrairement aux messages largement diffusés par des associations pseudo « environnementales » les maisons ne se vident pas, les touristes ne fuient pas, mais la population de ces territoires progresse et les collectivités s’enrichissent de nouveaux équipements et services.
Nos élus sont-ils bien informés ?
Gérard Hénault, Président de la Communauté de Communes Loches Sud Touraine, ne cache pas son opposition à voir se développer des projets éoliens sur notre territoire. Il refuse tout échange ou sollicitation technique des bureaux d’études, dans le cadre de l’instruction de projets, donnant consigne en ce sens aux services de l’intercommunalité.
Néanmoins, alors qu’il se dit « très soucieux d’un débat démocratique », le président de la communauté de communes est à l’initiative de plusieurs actions « que nous pourrions plutôt qualifier de partiales ou sélectives » avec le concours de Mme Sophie Auconie, alors Députée.
Dans le cadre du soutien aux élus de Vou et La Chapelle Blanche, opposés au projet éolien sur leur commune, le président est à l’initiative d’une réunion des maires qui s’est déroulée à Loches, avec la participation de la Députée Sophie Auconie et des associations locales mobilisées contre l’éolien, mais sans inviter les élus des communes favorables à l’éolien sur lesquelles un projet était connu.
L’élaboration du Plan Climat Air Energie Territorial a été un exercice très complexe, où l’objectif était de prévoir de développer un programme d’actions en excluant l’éolien.
Le 8 Septembre 2020, Monsieur Hénault organisait une réunion d’information des élus de Sud Touraine, en invitant le Député du Vaucluse, Mr Aubert, président de la commission d’enquête parlementaire sur « l’impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l’acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique. », à laquelle participait également Mme Sophie Auconie.
Pour notre part, nous regrettons que cette réunion d’information initialement prévue avec le témoignage de M. Jacques Pallas, maire de St George sur Arnon, ait été organisée précipitamment et sans concertation.
Mais c’est bien son positionnement défavorable notamment à l’éolien qui vaut à M. Aubert, d’être invité par la Communauté de communes en tant que Président de la commission parlementaire.
Dans son avant-propos, Julien Aubert donne le ton : La transition du nucléaire vers les énergies électriques intermittentes n’a aucun impact sur le CO2 et ne permet donc pas de lutter contre le réchauffement climatique » ; « le coût budgétaire de la politique de soutien aux énergies intermittentes se chiffre en dizaines de milliards d’euros en raison d’un modèle économique dépendant des subventions publiques et ce modèle est peu flexible ».
Mme Marjolaine Meynier-Millefert, rapporteure de cette commission, indiquait dans son discours d’ouverture du webinaire du CRE (Commission de Régulation de l’Energie) du 12/05/2020 : « Le postulat de Julien Aubert qui présidait nos travaux était le suivant : « Les ENR sont une impasse énergétique, une gabegie financière, ce qui est totalement inacceptable tant pour des raisons climatiques que budgétaires et ne vous étonnez donc pas d’avoir des Gilets Jaunes. ». C’est une synthèse évidemment mais je ne crois pas caricaturer tellement ses propos.
Mon travail comme rapporteure ne m’a pas permis de valider sa thèse, notre transition énergétique fait sens, les ENR ne sont pas un « coûteux cul-de-sac énergétique » comme on veut parfois nous le faire croire. Je n’ai donc pas pu confirmer le scandale de la transition énergétique que voulait dénoncer Julien Aubert. Je le dis en souriant car j’apprécie beaucoup Julien Aubert par ailleurs. Mais sur ces propos-là, qu’il tient parfois, je dois rectifier, nous ne faisons pas fausse route, je n’ai pas pu le démontrer, mais nous menons en revanche une transition qui sert à la fois deux objectifs énergétiques : l’un de décarbonation du mix, pour la planète, et l’autre, de sortie progressive du nucléaire, par mesure de précaution environnementale (à cause de l’accident de Fukushima principalement).
Quant au rapport, il est accessible ICI pour le tome 1 et ICI pour le tome 2.
M. Aubert, est à la tête d’un collectif de 21 élus (dont Isabelle Raymond Pavero et Serge Babary, sénateurs d’Indre et loire), qui réagit à la fermeture anticipée de 14 réacteurs nucléaires à l’horizon 2035 (dont la centrale de Chinon concernée). Ils dénoncent les conséquences néfastes de cette décision sur le plan économique, industriel et écologique.
Dernièrement, en conseil communautaire, lorsqu’un élu lochois interroge sur la place donnée à un intervenant contradictoire pour éclairer les élus dans un débat sur l’éolien, Mr Gérard Hénault affirme que les élus sont suffisamment informés en allant sur Internet !
Voilà encore une fois l’illustration d’un Président de Communauté de Communes qui privilégie une information des élus uniquement dispensée par les anti-éoliens.
Le Sénateur Pierre LOUAULT, en juin 2020, questionne la Ministre de la Transition écologique et solidaire sur la base d’un argumentaire des anti-éoliens : financements publics pour une filière non rentable, impact contestable dans la lutte contre le réchauffement climatique…
La ministre répond dans le JO Sénat du 15/10/2020
Les objectifs du gouvernement en matière de développement de l’éolien sont portés par la Programmation Pluriannuelle de l’énergie. Le parc renouvelable actuellement installé contribue déjà à la lutte contre le réchauffement climatique. Ces énergies contribuent à notre indépendance énergétique et renforcent la résilience de notre système électrique. L’éolien terrestre est également un moyen de production d’électricité compétitif. Produire 1 MWh à terre coûte en moyenne de 60 à 70 € et les coûts de l’éolien ne cessent de baisser. Les éoliennes n’utilisent pas de combustibles pour fonctionner. Le secteur de l’éolien crée de l’activité économique et de l’emploi (18 200 emplois en France en 2018). Chaque euro de soutien public investi dans les énergies renouvelables génère en moyenne 2 euros de valeur ajoutée en 2019. L’éolien est une filière mature, économique et fiable.